Le tissu ultraléger est l’une des meilleures choses qui soit jamais arrivée aux voiles de BASE, et après plus de dix ans d’utilisation sur le terrain par les clients de plusieurs fabricants, il existe une abondance d’informations sur ses caractéristiques et ses performances à long terme.
Les voiles légères sont plus faciles à plier, avec une mise en conteneur plus petits et une manipulation facilité. Elles offrent généralement de meilleures caractéristiques d’ouverture.
Les seuls inconvénients du tissu léger sont une résistance à l’abrasion et une longévité réduites. Les parachutes en tissu léger ne durent pas aussi longtemps que les parachutes en tissu de poids standard (si vous comparez un tissu du même fabricant). L’inconvénient de la longévité peut être atténué en utilisant du Zéro Porosité sur le bord d’attaque, où les performances du tissu sont les plus critiques. Cela prolonge la durée de vie utile d’une voile légère.
N.d.A: une voile légère convient à presque tout le monde, à presque tous les types de sauts.
Mais il existe encore quelques idées fausses. Récemment, un article a circulé brièvement, affirmant, entre autres, que le PN9 dure plus longtemps que le tissu F-111 de poids standard. C’est trompeur et découvrons pourquoi en approfondissons un peu.
Tout d’abord, un peu de vocabulaire :
PN9 : le PN9 est un nom commercial pour une spécification de tissu, fabriqué par Porcher Sport, en France. Il s’agit d’un tissu perméable ultra léger et peu encombrant, pesant environ 30 grammes par mètre carré. Il a été initialement conçu pour les voiles de réserve en parapente.
F-111 : est un nom commercial pour un produit abandonné il y a plus de 30 ans. F-111 est devenu un terme largement utilisé pour décrire les tissus de parachute tissés et calandrés qui permettent une certaine quantité de transfert d’air (généralement 0 ~ 3 cfm * à l’état neuf) et sont « perméables ». Plus d’informations sur le calandrage en bas de page **.
ZP : le tissu ZP (Zero Porosity) est tissé de manière similaire au F-111, mais est enduit (généralement avec du silicone et généralement des deux côtés) pour empêcher le transfert d’air et être non perméable. Prenez du F-111, enduisez soigneusement les deux côtés de silicone à l’aide d’une raclette géante et le tour est joué. Le ZP est généralement un peu plus lourd à environ 50 grammes par mètre carré, selon la marque et les spécifications.
PN1 : c’est le nom commercial d’un tissu de style F-111 de « poids standard » fabriqué par Porcher Sport. Il est plus épais et plus lourd que PN9, à 42 grammes par mètre carré.
Le PN9 est le F-111 ou, plus précisément, le F-111 ultra-léger. En effet, le F-111 fait référence à un tissu dont les spécifications de perméabilité correspondent aux caractéristiques du PN9, et le PN9 est un tissu plus léger que le tissu standard de cette catégorie. Il existe de nombreux fabricants différents de tissus de parachute. Chaque fabricant confectionne un tissu qui rentre dans une catégorie, qui peut être définie comme du F-111 ou du ZP. Cependant, comme pour tout produit, la qualité et les caractéristiques varient selon les fabricants. Alors, comment évaluons-nous le PN9 ? Il est logique de comparer le PN9 avec un tissu de poids standard du même fabricant, Porcher Sport. Par conséquent, le PN9 de Porcher doit être comparé au PN1 de Porcher. Si nous faisons cela, alors la vérité sur PN9 est révélée. Tout autre chose compare les pommes aux oranges.
Le tissu léger, en particulier le PN9, dure-t-il plus longtemps que le tissu de poids standard, en particulier le PN1 ?
La réponse est non. Il existe de nombreuses mesures grâce auxquelles nous pouvons mesurer la longévité ou la performance d’un tissu au fil du temps. Les trois éléments pertinents pour les parachutes sont :
1. La porosité (perméabilité)
2. La stabilité mécanique (allongement, résistance à la rupture)
3. La résistance à la déchirure du tissu/résistance à la déchirure à la couture
Comparaison du PN9 et du PN1 :
Dans chaque catégorie, le PN9 obtient un score inférieur au PN1, ce qui signifie qu’il se déchire plus facilement, devient plus poreux au fil du temps et est moins stable par rapport au PN1. Maintenant, si vous comparez le Porcher PN9 à un tissu de poids standard d’un autre fabricant, par exemple un fournisseur couramment utilisé par d’autres fabricants américains de voile de BASE, vous pourriez trouver que le Porcher PN9 ultra-léger surpasse le F-111 de poids standard d’un fournisseur national. Cela en dirait plus sur la qualité du tissu que sur les caractéristiques du PN9, et sur la base de cette comparaison, nous ne pouvons pas dire que « le tissu léger dure plus longtemps ». Comparez uniquement les pommes aux pommes, s’il vous plaît.
Le PN9 est plus léger. Mais comment est-il plus léger et qu’est-ce que cela signifie ?
Le fil utilisé dans PN9 est plus fin (et moins résistant) que dans le PN1. Bien qu’il y ait une densité de fil plus élevée dans PN9 afin d’atteindre la couverture de surface nécessaire pour un niveau de perméabilité suffisamment bas, il contient également moins de matière totale. Et moins de matériau signifie moins de durabilité, tous les autres facteurs étant égaux.
Et la longévité ?
Le PN9 a une durée de vie plus courte. Les tests et les spécifications du fabricant sont alignés sur l’expérience sur le terrain, tous démontrant que le PN9 a une stabilité mécanique inférieure, une durabilité inférieure, une résistance à l’abrasion inférieure et une porosité plus élevée que le PN1 standard au fil du temps.
Est-ce une mauvaise chose ?
Pas nécessairement, nous devons juste en être conscients. Les voiles de BASE en PN9 se sont avérés durer des centaines de sauts lorsqu’elles sont correctement entretenues. Un bord d’attaque en ZP augmente considérablement la durée de vie des performances en maintenant un tissu stable en porosité nulle sur la partie la plus critique du profil aérodynamique. Un parachute tout en PN9 sans ZP subira une dégradation significative des performances lors des ressources aux posés, en vol, à l’ouverture et au fil du temps.
Si vous avez entendu quelque part que les voiles en PN9 « durent réellement plus longtemps » que les voiles en F-111 de poids standard, vous pouvez ignorer cette affirmation sans vous poser de questions. C’est une conclusion qui n’aurait pu être tirée que d’une comparaison entre le PN9 et un tissu de poids standard de qualité inférieure d’un autre fabricant. Cela en dirait beaucoup plus sur le tissu standard que sur la longévité du PN9. Gardez à l’esprit que la qualité du lot, la couleur de la teinture et le processus de calandrage peuvent tous avoir un impact sur les propriétés finales d’un tissu, aussi du même fabricant, donc les comparaisons doivent être précises et faites avec soin.
Alors, comment ça vole ?
Notre société collaboratrice, Ozone Gliders Ltd., à maintenant plus de quinze ans de recherche et développement dans les voiles de parapentes ultra-légères. Il est évident qu’une inertie minime de la voile, grâce à un poids plus faible, signifie de meilleures caractéristiques de maniabilité et un meilleur comportement lors des essais en vol. Bien que les voiles de BASE soient beaucoup moins performantes et beaucoup plus stables que les parapentes, il existe des similitudes. Un parachute plus léger a une maniabilité plus agile, en plus de meilleures caractéristiques d’ouverture, tous les autres facteurs étant égaux.
Comme pour les ressources et le vol, une augmentation de la porosité à mesure que le tissu vieillit dégradera les performances dans ces deux domaines. C’est une grande partie de la raison pour laquelle un bord d’attaque en ZP est si utile lorsqu’il s’agit de performances sur la durée de vie du parachute.
Comment ces choses sont-elles testées ?
Eh bien, nous pourrions laisser quelques morceaux de tissu à l’extérieur pendant tout un été, mais ce ne serait qu’un moyen simpliste de tester la solidité des couleurs du tissu (pour voir à quel point le colorant s’estompe faces aux UV et aux éléments). Peu de conclusions pourraient être tirées de ses analyses, car une simple exposition ne reproduit pas une utilisation réelle.
Principalement, nous basons nos décisions sur des tests de laboratoire du fabricant (tels que Porcher Sport), combinés à des tests sur le terrain. Les conceptions de voiles SQRL sont toujours testées en charge.
Et les ouvertures ?
Une voile plus légère peut être tirée plus rapidement du conteneur jusqu’à la tension des suspente (Line Stretch) par rapport à une voile plus lourde, avec un extracteur de même taille. Plus de masse donne une accélération plus faible lorsque la traînée est égale. Donc, vous obtenez une masse inférieure, s’il s’agit d’un tissu plus léger ou d’un parachute plus petit et de lignes plus courtes, cela signifie moins de temps pour s’étirer et donc une ouverture plus rapide.
Si vous avez entendu quelqu’un dire que « le tissu léger ouvre plus fort », vous pouvez rire un bon coup ! En fait, le contraire serais plus réaliste, en fonction de la porosité de la voile légère par rapport au tissu standard, résultant de l’âge du parachute dont nous discutons.
Si la traînée de votre extracteur est proportionnelle à la masse de la voile, alors vous vous demandez si le tissu léger à une meilleure inertie et si elle surpasse plus facilement les molécules d’air en mouvement pendant la période de gonflage, mais cela reviendrais à s’arracher les cheveux et le résultat serais des millimètres d’altitude.
Dans l’ensemble, il est inutile d’imaginer acheter une voile en tissu plus lourd pour éviter les ouvertures fortes. Une discussion sur la taille de l’extracteur serait plus appropriée qu’un changement de taille de voile.
La taille est-elle importante ?
Oh oui, elle l’est ! Attendez un peu, parlons-nous toujours de la voile ? Dans ce cas, une voile plus petite se gonflera plus rapidement qu’un parachute plus grand. Alors qu’ une voile se déploie en deux dimensions (envergure et corde), elle a moins de distance totale à parcourir pour s’épanouir qu’une voile de taille supérieur. En plus de cela, le rapport entre les d’entrées d’air et le volume interne total n’est pas le même sur des voiles de taille différente. Plus la voile est petite, moins elle devrait théoriquement avoir besoin de se gonfler. Est-ce mauvais ou dangereux, si vous êtes plus léger et sautez sur de plus petites voiles ? Non.
Mais voici quelques conseils :
Étape 1, identifiez la taille de la voile qui convient à vos objectifs de charge alaire.
Étape 2, identifiez le type de tissu qui convient à vos objectifs de saut (et de marche d’approche et de pliage).
Étape 3, identifiez la voile qui a les caractéristiques d’ouverture dont vous avez besoin pour vos objectifs.
Le type de tissu n’est pas le principal facteur à considérer lors du choix d’une taille de voile. Les voiles légères sont tout aussi utiles aux petites qu’aux grandes personnes.
Donc, je vis dans le désert et mon chien adore ma voile de BASE…
Vous avez peut-être entendu quelqu’un dire que les cactus et les animaux domestiques pourraient être un moyen de tester PN9. Nous plaidons fermement contre la maltraitance des animaux, c’est donc une bonne chose que nous n’ayons pas à utiliser un chiot pour comprendre l’origine des dommages de la résistance du tissu PN9. Il y a déjà deux tests ici : résistance à la déchirure et résistance à la rupture. Les scores du PN9 sont inférieurs dans les deux cas par rapport au PN1 (poids standard). Ne nous croyez pas sur parole, Allez voir ce lien.
Qui devrait éviter le PN9 ?
Si vous atterrissez fréquemment dans des buissons épineux, plier dans des endroits sales, atterrissez souvent dans l’eau et prévoyez de faire plusieurs centaines de sauts sur votre parachute, un voile en PN1 durera plus longtemps. Cela ne signifie pas que vous ne devriez pas choisir le PN9, mais vous devrez peut-être le remplacer plus tôt.
De plus, si vous cherchez à acheter d’occasion une voile en PN9 déjà bien utilisé, n’oubliez pas ces remarques.
Mais qu’en est-il de la porosité ?
Voilà une bonne question. Lorsque le PN1 et le PN9 sont neufs, les tests de porosité montrent des résultats identiques. Cependant, moins de matériau signifie moins de durabilité, rappelez-vous que le PN9 est fabriqué avec un fil plus fin. Avec le temps, la porosité du PN9 augmentera plus que le PN1, ce qui signifie que le PN9 ne durera pas aussi longtemps.
L’une des choses que nous savons depuis plus de dix ans sur les voiles de BASE en PN9, en plus des nombreux tests issu du parachutisme avec ce PN9 déjà très largement utilisées, est que la porosité d’un parachute en PN9 augmentera considérablement par rapport au PN1 au fil du temps. La durée de vie d’une voile en PN9 est plus courte et l’augmentation de la porosité est un facteur principale de dégradation des performances. Mais comme le tissu léger disparaît, le PN9 est plutôt bon (le meilleur même).
Qu’y a-t-il d’autre, à part le PN9 ?
Porcher Sport n’est pas le seul fabricant de tissu semi-perméable ultraléger (0-3cfm *), à faible encombrement. Et le PN9 n’est pas le seul tissu utilisé par les fabricants de parachutes pour les voiles légères. Chez Squirrel et Ozone, nous examinons fréquemment les produits disponibles et avons des relations avec plusieurs fournisseurs. D’autres sociétés au Royaume-Uni, en Allemagne, en Corée, en Afrique du Sud et au Sri Lanka produisent des tissus légers tissés qui répondent aux spécifications de la catégorie F-111. Il existe des différences subtiles, mais importantes entre les tissus de chaque fournisseur. Nous les évaluons en utilisant ces caractéristiques : porosité, résistance et stabilité. Nous prenons également en considération le volume et le poids de la matière. Lorsque tous les facteurs sont pris en compte, le PN9 reste la meilleure option globale sur le marché. C’est pourquoi nous l’utilisons exclusivement depuis le premier jour.
* – Pieds cubiques par minute
** Le calandrage est, comme décrit dans la description wikipedia vaguement générique, un processus impliquant le passage de tissu à travers des rouleaux sous la chaleur et la pression. La procédure exacte, les ingrédients et la méthode reste un secret bien gardé pour la plupart des fabricants de tissus, mais en plus de la chaleur et de la pression simples, le tissu peut être imprégné d’une émulsion ou d’une solution à base de solvant pour améliorer diverses propriétés du tissu fini. Ce n’est pas un revêtement, mais cela peut améliorer la compacité du fil.
Voici quelques articles que nous avons écrits ou traduits pour vous. Ils vous apporteront des informations pour débuter, progresser ou améliorer vos connaissances en général.
DÉBUTER
Je veux faire du base jump, mais je ne veux pas faire de parachutisme
MATERIEL
Partie 1 - Quand et quoi acheter ?
Partie 2 - Choisir votre initiation et votre équipement
Quel type de suspentes choisir pour le BASE ?
Est ce que le tissu léger est un bon choix ?
TECHNIQUE
Quelle taille d’extracteur choisir ?
Extraction et gonflage des extracteurs
Tout savoir sur les réglages de freins
Suspente coiffante en mode glisseur haut
Couper vos élévateurs pourrait vous sauver la vie
WINGSUIT
Réflexions sur les départs en wingsuit
Quelques réflexions supplémentaires sur les départs en wingsuits
Quelques réflexions sur le vol de terrain
Vous rêvez de faire du BASE jump et pourtant ce n’est peut être pas pour vous !
Le BASE. jump est un sport à haut risque qui demande un engagement personnel important. On ne vient pas à la pratique du BASE jump par hasard ou sur un coup de tête. Cet engagement doit être le fruit d’une longue démarche murement réfléchie.
Les motivations : pourquoi faire le grand saut ?
Qu’est-ce qui pousse le BASE jumper à franchir le pas ? Question récurrente chez les néophytes, il est difficile d’y répondre tant les motivations diffèrent d’un individu à l’autre. En fait il y’a presque autant de motivations que de façon de pratiquer ce sport.
Si certains trouvent de la sérénité au bord du vide d’autres s’expriment avec des cris de joie à l’ouverture de leur parachute. Pour certains le BASE jump est le synonyme du plaisir d’être en montagne quand d’autres pimentent leur quotidien et utilisent ce sport pour jouer à se faire peur. Il y’a ceux qui cherchent de la reconnaissance au travers des sponsors et ceux qui pratiquent ce sport caché entre amis. Mais, il arrive aussi parfois de croiser des loups solitaires discrets et réfléchis qui sautent en solo. Ces différences de motivations façonnent les multiples facettes de cette pratique et en font un sport extrêmement riche sur le plan humain.
Avant de vous engager, évaluez bien votre degré de motivation : l’apprentissage est long et demande un investissement personnel et financier important. Il est primordial de se poser les bonnes questions en amont et de prendre le temps d’y réfléchir…
Beaucoup de monde se voit faire du BASE jump, mais seulement quelques-uns y arrivent…
Apprendre le BASE jump n’est pas un objectif inabordable, à condition de disposer de quelques aptitudes, d’une motivation à toute épreuve et de mettre en place une démarche sérieuse.
Vous allez tout mettre en œuvre, franchir le cap et sauter dans le vide.
Maintenant que vous avez fait le point sur vos motivations, et murement réfléchi votre décision. Vous allez tout mettre en œuvre, franchir le cap et sauter dans le vide. Etes-vous sûr d’être prêt ?
Faut-il encore préciser que le BASE jump est un sport à haut risque et que l’issue peut-être fatale ? En France, il est encore prohibé dans certains cas. Les sensations qu’il procure sont addictives et votre entourage vous le fera remarquer. Les fractures ou les accidents graves font malheureusement encore trop souvent partie de cette pratique. Si vous n’êtes pas prêt à affronter tout cela, alors ne commencez-pas…
J’ai listé ici quelques aptitudes qui serviront votre apprentissage comme votre vie de BASE jumper. Elles ne sont pas toutes obligatoires mais plus vous en disposerez, plus facile sera la chute…
Documentez-vous !
“ Savoir écouter, c’est posséder, outre le sien, le cerveau des autres.” Léonard de Vinci.
La première étape de votre apprentissage consiste à accumuler un maximum de connaissances sur le sujet. Internet est une source intarissable d’informations. Et si vous avez l’impression d’avoir fait le tour de la question, ouvrez vos recherches aux documents anglophones. Procurez-vous les ouvrages consacrés au sport, là aussi il y’a une profusion d’ouvrage en anglais. (The Great Book of BASE de Matt Gerdes est un bon départ).
Faites des dossiers et devenez incollables sur le pliage, les formations, le matériel, la wingsuit, la météorologie, la psychologie, l’alpinisme…
Soyez curieux et échangez avec toutes les personnes que vous connaissez et qui pratiquent déjà. À défaut de pratiquant disponible, posez vos questions sur les forums. Les détracteurs des forums sont toujours présents mais ne vous découragez pas, ils ne sont pas nombreux.
Le parachutisme
Case départ obligatoire, le parachutisme est une étape fondamentale dans l’apprentissage du BASE jump.
Le nombre de sauts d’avion minimum est variable selon les personnes. Il vaut parfois mieux comptabiliser 100 sauts d’avion effectués en un été avec en ligne de mire un apprentissage sérieux du BASE jump, plutôt que d’avoir trainer sur un centre de parachutisme 10 ans durant en comptabilisant 700 sauts de Freefly avec une petite voile inadaptée à la pratique en falaise. Certains vous diront qu’il faut un minimum de 100 à 150 sauts au compteur, d’autres 200 à 250 sauts. Il n’y a pas de règle. Une fois le pas franchit du saut de falaise, vous ne ferez certainement pas marche arrière vers la chute libre pour combler vos lacunes. C’est donc une phase capitale à ne négliger sous aucun prétexte.
Gardez en tête que toute expérience acquise en chute libre sera bénéfique lors de vos premiers sauts depuis un point fixe. Une fois de plus il s’agit d’emmagasiner le maximum de connaissances et de vous forger une solide expérience.
Exercices à pratiquer en chute.
Voici quelques exercices à pratiquer lors de vos sauts d’avion. Ils vous permettront de diminuer votre temps d’apprentissage du BASE jump.
– Vous devez acquérir les réflexes de position et d’ouverture.
N’hésitez pas à faire des sorties d’avion “en vrac” et de chercher à vous rétablir en gardant un axe défini. Situation qui peut vous arriver un jour en falaise…
– Travaillez la dérive autant que possible. Gage de sécurité lors de vos sauts en falaise, testez votre efficacité avec des personnes référantes.
– Votre position à l’ouverture doit être stable et symétrique.
Le parachute doit s’ouvrir dans l’axe : ayez le réflexe de regarder votre voile et de saisir rapidement les élévateurs pour simuler une ouverture mal orientée.
– Utilisez de grosses voiles se rapprochant au maximum de celles utilisée en BASE plutôt que des voiles de chute libre, petites et rapides.
– Pratiquez des pliages “BASE jump” avec votre matériel d’avion. Profitez-en pour tester les différentes techniques de pliage, roulez le nez, ouvrez les caissons, etc.
– Posez vous toujours sur une cible ou sur un endroit bien défini au préalable. En BASE jump les posés doivent être précis, car souvent de tailles réduites. Faites des posés face et dos au vent pour vous rendre compte de la conduite à tenir. Pilotez aux arrières et accélérez aux avants par exemple. Mais aussi, pilotez votre voile sans décrocher les commandes ou chercher le point de décrochage par exemple.
Autant d’exercices à travailler avant de vous élancer depuis un point fixe…
Aptitude physique et mentale
Une bonne condition physique et mentale est essentielle quand on prétend vouloir faire du BASE jump.
Les personnes très sportives seront donc assurément plus aptes à pratiquer ce sport qui demande une concentration très importante à la suite de plusieurs heures de marches. Vos réflexes doivent être vifs, avec des temps de réaction courts. Vous devez disposer d’un bon équilibre et d’une bonne perception dans l’espace.
Une journée de BASE jump rassemble souvent plusieurs activités : longue randonnée en montagne, approche scabreuse et escalade pour accéder au bord de la falaise. Les plus beaux sauts étant souvent les moins accessibles.
Si ces pratiques sont nouvelles essayez de les appréhender une par une : entrainez vous à marcher en dehors des sentiers battus, initiez-vous à l’escalade et apprenez-en les rudiments de base…
Les montagnards, parapentistes et parachutistes expérimentés ont déjà une petite longueur d’avance.
Du côté de la psychologie, le BASE jumper est d’un tempérament calme, réfléchit et posé. Un état d’esprit serein est d’autant plus fondamental lors de votre apprentissage.
Il n’y a pas de place pour l’erreur, vous devez donc être méthodique et organisé. Vous devrez faire preuve de discernement et de curiosité pour bien analyser vos erreurs et éviter de les reproduire.
Pour en finir avec la psychologie, l’humilité sera votre ange gardien : le renoncement en BASE jump est une notion importante qui vous sauvera de situations hasardeuses. Si vous n’êtes pas prêt pour faire quelque chose, ne le faite pas. Il est inutile d’être impatient car cela ne vous mènera nulle part. Rappelez-vous qu’un bon BASE jumper est un vieux BASE jumper…
Vos proches
Parfois négligé, votre entourage est pourtant un soutien très important.
Présentez-leur les raisons d’un tel engagement et la maturité de votre décision, faites-leur partager vos rêves, sans oublier les risques que cela comporte. S’ils comprennent votre démarche, ils vous soutiendront dans vos choix.
Vous serez constamment questionné annonçant que vous faites du BASE jump. Vous aurez à vous justifier et à répondre à des questions parfois absurdes. Vos proches peuvent jouer votre porte parole et vous apporter de la crédibilité.
Le matériel
Nous vous conseillons d’acheter un matériel neuf et de débuter directement avec votre propre équipement. Inexpérimenté vos connaissances du matériel sont limitées, en achetant du matériel neuf vous éliminez le risque de tomber sur une mauvaise occasion. Si vous avez des amis dans le milieu sollicitez leur avis pour votre premier achat.
Choisissez un fabriquant reconnu et n’hésitez pas à mettre le prix qu’il faut. Vous pouvez largement garder votre matériel une dizaine d’années. Votre parachute doit être adapté à votre niveau, à votre localité et à l’utilisation que vous allez en faire.
Le pliage
Maintenant que vous avez votre matériel, pliez ! 10, 20, 30 fois, autant que nécessaire pour maîtriser une technique fiable. Et vous devez être satisfait du résultat !
Apprendre avec un DVD n’est pas toujours suffisant : faites vérifier votre pliage par une personne expérimentée.
Pratiquez le changement de place du glisseur, montez et démontez votre matériel. N’attendez pas qu’on vous montre les différentes techniques, faites-le vous même, vous apprendrez plus vite. Analysez la phase d’ouverture et comprenez pourquoi certaines techniques sont plus populaires que d’autres. En d’autre termes multipliez les situations et soyez… curieux !
Votre matériel est votre gage de survie, ne le négligez pas…
Voici quelques pistes pour vous aiguiller dans votre apprentissage
Le proverbe italien “Chi va piano, va sano e va lontano”, s’applique à merveille à la pratique et encore plus à l’apprentissage du BASE. Il existe autant de voies d’apprentissage que de manières de pratiquer. Conséquence de la nature d’un sport “hors-norme” et encore jeune, il n’existe pas de chemin classique. Voici quelques pistes pour vous aiguiller dans votre apprentissage, avec un parrain, seul, ou avec des professionnels.
Avec un parrain
Initier un tiers au BASE jump c’est endosser d’énormes responsabilités. Avant de solliciter un ami mesurez bien la portée de votre demande. Il peut être jugé par la communauté, plus grave, mis en examen pour une erreur commise à votre encontre. Attention cependant, à ne pas satisfaire votre impatience avec le premier venu. Il doit lui même posséder une expérience suffisante. Certains se porteront rapidement volontaires mais vous abandonneront vite par manque de temps ou de motivation. Toutes les personnes ne sont pas aptes à transmettre un savoir, et la pédagogie est un art délicat.
Votre “parrain” ne passera évidemment pas l’ensemble de votre progression à vos cotés mais il va s’engager à transmettre son expérience. Il va prendre du temps, retourner sur des falaises faciles avec vous… C’est un geste de sympathie important.
Pour rencontrer des sauteurs ou vous intégrer à un groupe, et profiter de conseils de pratiquants rendez vous sur des endroits fréquentés. Vous ferez des rencontres et serez amené a accompagner les BASE jumpers. C’est un bon moyen de discuter et de trouver une personne compétente pour vous guider. Vous pouvez également rencontrez d’autres BASE jumpers au sein du centre de parachutisme où vous pratiquer. Comme toujours la patience est la règle.
Seul
Commencer tout seul demande beaucoup de courage et de confiance en soi. Certains y sont parvenus sans encombres, mais cette méthode n’est en rien une voie royale à l’apprentissage du sport… Elle est plus risquée puisque personne ne pourra vous conseiller et débriefer avec vous. Selon nous, elle n’a pas d’intérêt particulier.
Si vous ne connaissez personne dans le milieu ou que vous n’habitez pas dans la bonne région mais que souhaitez vous initier, un stage encadré par des professionnels reste la meilleure solution.
Avec un stage
Il existe des stages professionnels depuis plus de 15 ans aux Etats-Unis. En Europe plusieurs écoles ont dernièrement vu le jour. Ces formations sont organisées par des professionnels avec la volonté de proposer un enseignement complet.
Ces formations sont payantes et souvent étalées sur une ou deux semaines (moyennant entre 1500 et 2000 €). Le déroulement de ces stages est assez conventionnel : sauts depuis un pont, puis de falaises. Les journées sont entrecoupées de cours théoriques et vous débrieferez vos sauts avec votre moniteur. Vous créerez un groupe d’élèves qui deviendra peut-être celui avec lequel vous évoluerez. Ces écoles fournissent généralement un manuel et offre un suivi et des conseils après leurs stages.
Même si deux semaines de formation ne fera pas de vous un sauteur incroyablement expérimenté, elle vous fera gagner du temps et apportera de la pratique et des informations nécessaires à une progression intelligente.
Les vidéos
La génération Gopro est en marche et peut devenir l’allié de votre apprentissage. Une fois de plus il s’agit d’enrichir votre expérience en regardant un maximum de vidéos. Faites l’impasse sur les vidéos de 5 millions de vues et concentrez-vous plutôt sur des vidéos instructives. L’idéal étant de les analyser avec un sauteur expérimenté pour décortiquer au mieux chaque situation.
Les vidéos de débutant sont très intéressantes, et vous garderons d’erreurs trop souvent reproduites.
Nous vous rappelons que l’apprentissage du BASE jump nécessite d’être accompagné à tous les niveaux, les professionnels, votre famille et vos amis sont là pour çà.
La progression intermédiaire
Vous êtes maintenant un débutant confirmé avec environ 50 sauts à votre actif et vous avez une vue d’ensemble du sport.
La période à venir est la plus délicate : vous pensez que se jeter dans le vide est finalement simple ? Beaucoup d’accidents se produisent alors que les pratiquants affichent une centaine de sauts, restez vigilant !
Enchainez le plus de sauts possible avec votre groupe, mais n’hésitez pas à sauter avec d’autres personnes et confrontez les différentes réponses à un problème donné.
Variez les endroits et les hauteurs de saut. Une fois de plus enrichissez votre expérience !
Retournez dans votre dossier de documents sur le BASE jump soigneusement concocté avant de faire votre premier saut et comparez les informations, avec votre vécu…
Quelques conseils de baseux…
Le BASE jump est un sport sérieux, ne prenez aucune décision à la légère. Personne ne vous montrera du doigt si vous décidez de renoncer. Nul besoin de vous justifier, votre conclusion vous appartient et cela demande plus du courage que de suivre bêtement un groupe. Rappelez-vous qu’une fois en l’air, vous sautez seul.
Respectez les autres BASE jumpers et n’oubliez pas que le principal danger c’est souvent vous-même : ne soyez pas un héro !
Prenez une assurance (en vous souhaitant de ne jamais vous en servir), afin de ne pas faire endosser aux communes les frais de secours et entrainer l’interdiction d’un spot.
Conservez les falaises tels que vous les avez trouvées et intégrez les règles établies dans ce sport. Soyez aimable avec les habitants des villages voisins, prenez le temps de discuter avec eux et de leur expliquer notre passion. La cohabitation sur certains endroits n’est pas simple.
L’éthique
Si les baseux protègent leur sport, c’est qu’ils ne veulent pas voir arriver n’importe qui, faire n’importe quoi. Le BASE jump est pourtant loin d’être un milieu fermé comme certains aiment à le faire sentir. Les pratiquants ne sont jamais avares de conseils.
Soyez conscients des efforts fournis par la communauté BASE jump pour faire progresser notre pratique. Nous pensons aux locaux qui rendent possible certains sauts, aux ouvreurs qui délivrent leurs coins secrets et aux autres personnes qui vous y conduisent. Aux fabricants qui fournissent un matériel garantissant votre sécurité, aux mentors et aux instructeurs qui prennent le temps d’enseigner, aux organisateurs d’évènements, aux associations et aux bénévoles. À ceux qui partagent leurs connaissances ou encore aux meilleurs qui vous font rêver… Qu’ils en soient ici remerciés !
Si vous ne vous mettez pas en avant et ne pensez pas être le meilleur au bout d’une centaine de sauts vous trouverez rapidement votre place au sein d’un groupe !
« Quand dois-je acheter mon premier équipement de BASE, que dois-je choisir et dois-je faire un stage dans une école ou trouver un mentor ? »
Quand acheter votre matériel ?
Les fabricants recommandent parfois d’avoir 200 sauts en parachutisme ou d’avoir un contact avec votre mentor ou une école de formation pour vous vendre du matériel. Ceux qui ne se préoccupent pas de savoir comment vous allez commencer ne sont pas très intéressés par votre démarche d’apprentissage, mais certainement plus par vous vendre leurs matériels.
Si vous n’êtes qu’au début de votre carrière de parachutiste, c’est-à-dire avec moins d’une année d’expérience, alors je vous conseille de temporiser votre achat par manque d’informations et d’expérience sur le matériel en générale. Cependant si vous êtes vraiment dans l’optique de faire du BASE rapidement et que vous êtes sérieux, voici ce que vous devez savoir.
Se familiariser avec votre matériel de BASE est important et constitue une étape importante dans votre apprentissage de ce sport. Cette étape est souvent sous-estimée par les débutants et pourtant si primordiale. Si vous êtes incapable de rester sérieux alors que vous venez d’acquérir votre matériel de BASE et que la tentation de vouloir aller sauter est trop grande, alors je vous conseille à nouveau d’attendre pour ce premier achat. Ne l’acheter pas seul, mais seulement lorsque vous aurez trouvé un mentor ou lorsque vous aurez pris contact avec une école. Il est cependant très utile de vous procurer votre matériel avant de vraiment débuter, afin d’apprendre à le monter et le démonter, mais aussi pour apprendre les différentes techniques de pliage.
Parce que les stages d’initiation se déroulent majoritairement dans un environnement BASE jump, et parce que beaucoup de base jumpers ne sautent pas d’un avion avec leur voile de BASE, il en résulte une majorité de mauvais pilotes sous voile dans le milieu du BASE jump. Il existe même parfois de très bon parachutiste sous voile qui ne savent pas piloter réellement leur voile de BASE, car ils ne connaissent pas toutes les possibilités de celle-ci. Effectivement, il parait difficile de pouvoir connaître toutes les subtilités de votre voile sur un saut de pont à 150 m, alors que vous avez beaucoup plus de temps et moins de risques depuis un avion à 4000 m. Bien maîtriser votre voile de BASE jump peux vous sauvez de situation hasardeuse et peux être vous sauvez la vie.
Maintenant que je vous ai expliqué l’intérêt de sauter avec votre voile de BASE depuis un avion avant votre initiation, il ne vous reste plus qu’à le faire vraiment. Cela réduira considérablement vos chances de vous faire mal et vous pourrez vous concentrer réellement sur votre initiation sans vous soucier de la partie sous voile. Vous pourrez alors vous sentir à l’aise pour maîtriser pleinement les posés précis ou les corrections rapides nécessaires en BASE jump.
Que faut-il savoir faire avec votre voile de BASE ?
Une voile 7 caissons pour le BASE jump à généralement une plage de contrôle aux commandes qui est plus long et une vitesse de décrochage réduite, en comparaison avec le type de voile avec lequel vous avez débuté le parachutisme. Il y a des exercices de contrôle de votre voile de BASE qui sont utiles à pratiquer en parachutisme.
Avec votre voile de BASE vous devriez :
– Être à l’aise avec les caractéristiques de décrochage ;
– Apprendre à voler en marche arrière en utilisant soit les commandes, soit les élévateurs arrières ;
– Apprendre à poser votre voile avec les élévateurs arrières (dans le scénario d’une perte de commandes en glisseur bas en BASE) ;
– Apprendre à poser votre voile en utilisant les élévateurs avant pour plus de précision et une meilleure ressource ;
– Devenir confortable avec les approches en parachutales en utilisant les commandes ;
– Apprendre à poser votre voile avec différentes configurations de freins. Utiliser un quart, un demi ou les pleins freins ;
– Vous entraîner à corriger rapidement une orientation à l’ouverture en utilisant les arrières sans décrocher vos commandes de freins ;
– Même exercice, mais en utilisant vos commandes de freins seules ;
– Vous entraîner à vous sortir de torsades rapidement ;
– Apprendre à vous poser précisément, c’est à dire sur la cible et au centre !
– Si vous êtes vraiment un débutant, vous pouvez même mettre le réglage de freinage profond sur votre parachute, alors que vous avez l’altitude pour vous rendre compte (parlez à votre instructeur ou votre mentor BASE du DBS).
– Et bien plus encore !
Voici quelques conseils :
Trouver un harnais de parachutisme avec un volume suffisant en principale pour y loger votre voile de BASE jump. Si votre choix s’est porté sur une voile light, alors vous aurez plus de facilités pour cette opération. Pour info, une voile light de BASE en 250 pied carré se loge dans un harnais prévu pour une voile 9 caissons en Zéro Porosité. Si cela ne vas pas avec votre propre matériel, alors rapprocher vous d’un centre pour louer un harnais à cet effet.
Faites-vous assister ou faite ce remplacement de voile par un plieur. Ce n’est pas si compliqué, mais voici ce que vous devez savoir :
– Utiliser des élévateurs trois anneaux compatibles. La plupart des élévateurs pour le BASE ne sont pas compatibles avec un système pour le parachutisme ;
– Renseignez-vous sur comment placer et utiliser le glisseur. Une mauvaise mise en place pourrait avoir des conséquences importantes sur votre sécurité avec une vitesse importante comme en parachutisme ;
– Ceci veut dire peux-être utilisé un glisseur de parachutisme approprié pour qu’il descende correctement dans cette configuration ;
– Apprenez à plier votre voile de BASE. Peux être allez vous la plier comme vous avez l’habitude de le faire. Il n’est pas nécessaire d’effectuer un pliage type BASE jump dans une configuration de saut d’avion. Ceci dis, c’est aussi un point de départ pour apprendre les différentes techniques de pliages ;
– Renseignez-vous sur quel extracteur utilisé, car celui-ci dépend bien de votre vitesse avant l’extraction, de votre taille de voile et comment elle à été plié. Gardez en tête que votre extraction et votre épanouissement de voile ne réagira pas de la même façon si vous utilisez votre extracteur habituel de parachutisme en 32 pouces, un extracteur de BASE en 32 pouces ou encore un extracteur prévu pour votre initiation en BASE généralement en 42 pouces.
Voici d’autres conseils recueilli par des professionnels qui pratique le parachutisme et le BASE jump :
– Ne vous cassez pas le cou sur une ouverture musclé en pleine dérive avec votre voile de BASE. Contentez-vous de faire des sauts à hauteur intermédiaire de largage.
– Ne faites pas l’imbécile sous voile au risque de vous faire griller par votre chef de centre, ou créer des incidents par votre faute envers les autres personnes en approche sous voile. Prévenez qui de droit et faites votre circuit à l’écart de la zone de poser.
– Renseignez vous au préalable à quoi vous attendre d’une ressource, d’un virage engagé et de la réactivité avec ce type de voile.
– Rappeler vous, que poser une voile avec un léger vent de face est plus facile que de ce posé avec un léger vent de travers comme il arrive souvent en BASE jump.
(À lire au préalable Partie 1 : MATOS DE BASE : QUAND ET QUOI ACHETER ?)
Entrainement préalable au BASE jump : apprendre à sauter en BASE tout en apprenant à piloter une voile de BASE, devrait se faire séparément pour beaucoup de gens, même s’ils n’en prennent pas conscience dès leurs débuts. Si vous vous présentez à votre premier saut de BASE (un pont, espérons-le) vous devez connaître la plage de contrôle de votre voile, son point de décrochage, comment effectuer un virage rapide à 180° à l’aide des arrières ou des freins, et comment rejoindre le poser après une approche verticale ou loin du terrain par exemple. Vous serez alors en avance sur vos besoins. Ajoutez à cela des compétences de pliage particulières et vous apprendrez beaucoup plus de vos premiers sauts, alors que de nombreuses personnes tâtonneront dans leurs pliages et atterriront dans les buissons.
Comment je dois faire ? Suivez un cours conçu pour vous préparer à vos premiers sauts de BASE.
En ce qui concerne l’éducation préalable à vos premiers sauts de BASE, il existe des cours unique au monde : Next Level Elevated BASE Skills Course. Vous pourrez apprendre tout ce que nous avons présenté dans la partie 1 de cet article, et bien plus encore. Ces stages englobent non seulement toutes les compétences et exercices avec une voile de BASE, mais également les risques liés au posées dans l’eau (avec un exercice d’emmêlage dans une piscine), le montage et la configuration de votre matériel pour différents temps de chute, et la préparation mentale et physique (y compris des exercices de proprioception amusants) pour les sauts d’objets fixes. Les cours Next Level ont lieu dans les centres du parachutisme du monde entier et vous donnent les outils dont vous avez besoin pour tirer le meilleur de votre stage d’initiation futur et de votre progression en BASE Jump.
Même si vous ne suivez aucun cours précédent vos premiers sauts de BASE, faites au moins quelques sauts avec votre voile de BASE. Encore une fois, lisez la partie 1 pour en savoir plus à ce sujet. Chaque saut dans votre centre de parachutisme local vous donnera 10 fois plus de temps pour connaître votre voile. Profitez de ce temps et de cette altitude. Soyez agressif avec votre parachute, afin de pouvoir maîtriser votre voile dans toute sa plage de contrôle. Mais lorsque vous recevez des conseils dans votre centre, gardez à l’esprit que faire quelques sauts de BASE et vraiment savoir comment piloter une voile de BASE sont deux choses différentes.
Apprendre à faire du BASE Jump
Si vous envisagez un stage, faites des recherches avant de vous engager et demandez le contenu des cours, combien de temps ils durent et où ils auront lieu.
Alors plutôt faire un stage ou trouver un mentor ?
Je recommande fortement de faire les deux. Trouvez-vous un mentor et faites le meilleur stage. Il y aura des oublis pendant votre stage et votre mentor va également oublier certains détails, et il y a des choses que vous devez savoir absolument que les deux manqueront éventuellement. Obtenez toute l’aide que vous pouvez et essayez d’absorber chaque information recommandé par les base jumpers expérimentés avec lesquels vous entrez en contact, puis décidez de ce qui fonctionne pour vous.
Examinez les motivations de chaque « instructeur » de BASE qui tente de vous vendre leurs équipements. Si votre instructeur vous dit que vous devez lui acheter du matériel, ou que vous ne devez acheter du matériel uniquement d’une marque en particulier, alors peut-être prenez du recul. C’est à vous de faire vos recherches et d’apprendre ce qui est disponible sur le marché pour les choix d’équipement et ce qui est approprié pour le type de saut qui vous intéresse. Le BASE jump est une responsabilité individuelle et une prise de décision délibérée et consciente. Utilisez votre propre responsabilité à votre avantage et pensez par vous-même.
Pour le meilleur ou pour le pire, le BASE est devenu un marché. Même si c’est un petit marché, il y a des gens qui sont financièrement investis pour vous donner des conseils spécifiques sur une marque.
Quel équipement acheter :
Toutes les voiles de BASE sont peu performantes (en comparaisons aux voiles de parachutisme principales) et conviennent à un parachutiste avec plus de 200 sauts d’avion. Peu importe la voile que vous achetez, je suis sûr qu’elle sera plus grande que la voile avec laquelle vous avez fait vos débuts en parachutisme, et une maniabilité moins bonne et avec moins de ressources aux poser. Elle sera plus lente, et elle aura probablement moins de portance et de pénétration face au vent que la voile en Porosité Zéro à 9 cellules que vous sautez probablement. Toutes ces caractéristiques devront être adaptées. Toutes les fonctionnalités des voiles de BASE peuvent être décrites par de belles présentations détaillées sur les sites des fabricants, elles restent cependant des voiles pour le BASE jump de faible porosité à 7 cellules conçus pour être utilisés avec une faible charge alaire (généralement à environ 0,7 lb par pied carré).
Quelques conseils de base : achetez du neuf ! Si vous le pouvez, évitez les équipements dont l’histoire est inconnue. Les parachutes de BASE ont besoin d’un resuspentage fréquent et d’un entretien plus attentif que les parachutes d’avion (les commandes de freins, par exemple, sollicitent plus de charges, d’usure et sont sans doute plus critiques pour votre sécurité). Ce n’est pas que vous n’avez pas de voile de réserve en BASE, c’est que vous n’avez qu’une seule réserve. Choisissez donc la bonne voile.
Envisagez sérieusement le tissu léger : le tissu ultra léger et peu volumineux (le meilleur est sans aucun doute le PN9 de Porcher Sport), est maintenant utilisé en BASE depuis plus de dix ans. Grâce à la science, les parachutes en tissu léger se sont révélé offrir de meilleurs comportements d’ouverture, se plient plus facilement, s’insèrent dans des conteneurs plus petits et sont plus léger pour marcher ou grimper pendant de longues heures. À moins que vous n’atterrissiez à chaque fois dans des buissons épineux ou du sable, un parachute léger vous conviendra probablement. Lisez cet article sur Tissu Léger pour en savoir plus.
Bords d’attaque en Porosité Zéro (ZP) : comme pour le tissu léger, le développement est sur cet aspect de la conception du parachute depuis un certain temps. Un bord d’attaque en ZP améliore la longévité du parachute, la pénétration dans l’air, la ressource au posé et les performances d’ouverture. Plus d’une décennie d’utilisation généralisée sur le terrain dans toutes les applications en BASE a prouvé qu’un bord d’attaque en Porosité Zéro est un avantage significatif pour un coût minimal. En ce qui concerne la porosité et l’aérodynamique, nous pouvons passer en revue certains faits objectifs qui valorise l’utilisation des tissus légers et des bords d’attaque en ZP :
– La porosité est un élément essentiel de la conception et de la fonction de la voile.
– Une porosité importante diminue les performances de glisse et de ressource.
– Le bord d’attaque est la partie la plus critique du profil aérodynamique, et une porosité inférieure ou nulle est un avantage certain.
– Le tissu léger (PN9) se dégrade plus rapidement (car la porosité augmente plus rapidement avec le temps et l’utilisation) que l’équivalent de poids standard (PN1). Faire des bords d’attaque en PN9 est une option moins durable et moins performante.
– Une porosité plus élevée sur le bord d’attaque en particulier, diminue les performances de pénétrations et de ressources.
– Une porosité plus élevée en bord d’attaque modifie le comportement d’ouverture, réduisant sa vitesse d’ouverture et sa consistance (tous les autres facteurs étant égaux).
Le tissu en Porosité Zéro a moins de porosité (presque zéro) que le matériau ultra léger de faible volume (0-3cfm).
Parlez à vos amis : demander ce que les gens autour de vous utilise comme matériel et demandez-leur aussi ce qu’ils ont essayé d’autre.
Parlez aux fabricants : le matériel évolue. Croyez-le ou non, certains nouveaux parachutes sont meilleurs que les anciens et les fabricants peuvent vous expliquer ces progrès.
N’achetez pas au rabais : car vous en aurez seulement pour votre argent. Est-ce qu’économiser quelques centaines d’euros vaut la peine d’acheter un parachute qui ne fonctionnera pas aussi bien pour des sauts glisseur bas, ou conviendra-t-il aux sauts de dérives et à l’utilisation d’une wingsuit ? A mon avis non. Vos amis vont vous proposer de vous amener à un objet bas pour lequel vous voudrez ces ouvertures en intrados supplémentaires qui étaient un peu plus cher, et sur cette longue randonnée pour laquelle vous allez vouloir une configuration plus légère. Ne vous trompez pas lors de votre sélection sur les performances et le confort de votre parachute, en pensant sauver l’équivalent de quelques sauts en parachute. Chaque grand fabricant propose des parachutes légers et polyvalents. Achetez celui-là.
Partie 1 : Quand et quoi acheter comme matériel de BASE ?
Dernièrement, il y a eu des rapports faisant état de plusieurs retours falaises après des ouvertures sans glisseur avec des freins réglés sur « peu profonds ». En général, nous ne sommes pas dogmatiques sur les techniques de pliage ou la configuration du montage. Nous pensons que chaque pratiquant doit faire ce qui fonctionne pour lui. Nous pensons également qu’il est essentiel de comprendre ce que vous faites. Un réglage de frein peu profond pour les sauts sans glisseur est parfois approprié et préféré, mais il est inexact de dire que « les réglages de freins peu profonds sont ce qu’il y a de mieux pour les sauts sans glisseurs ! »
Nous devons d’abord comprendre d’où proviennent les différents réglages de frein et à quoi ils servent. Parce que si les réglages de freins peu profonds sont tout ce dont nous avons besoin, pourquoi le réglage de freins profonds auraient-ils été inventés en premier ?
Au début, il n’y avait qu’un seul réglage, un réglage unique de frein et dans toutes les circonstances.
Ce réglage de frein a été développé pour les ouvertures avec glisseur en vitesse terminale pour le parachutisme. Il était placé sur la ligne de commande principale à un endroit qui donnait un bon comportement d’ouverture, ce qui signifie que le bord de fuite, étant maintenu par la ligne de frein attaché, aidait au processus d’épanouissement et de pressurisation de la voile. Une fois pressurisée, la voile ne s’enfonçait pas trop violemment en vol. Le réglage des freins n’était pas si profond et le parachute ne s’ouvrait pas non plus dans une configuration de décrochage. Cet unique réglage de frein était réglé par les fabricants. Lorsque les voiles de parachutisme à 7 cellules ont été adaptés pour devenir les premières voiles de BASE jump disponibles sur le marché, ce réglage de frein unique est rester. Nous avons donc commencé avec ça.
* Remarque, ceci est une généralisation massive du contexte. Ce chapitre ignore totalement les cas individuels qui peuvent s’être produits avant que l’utilisation des réglages profonds ne se généralise.
Au fil du temps, les voiles de BASE se sont améliorés. Bientôt, il est devenu évident qu’il était possible de brider les freins plus profondément que ce qui était couramment utilisé pour le parachutisme. Fait intéressant, il a été découvert que ce réglage pouvait être encore plus profond dans les cas où le parachute était utilisé sans glisseur. Le paramètre de profondeur idéal pour les sauts sans glisseur était en fait trop profond pour les ouvertures avec glisseur. Une fois que cela a été découvert, il est devenu clair que plusieurs réglages de frein étaient nécessaires pour les voiles de BASE selon la configuration du saut.
La raison pour laquelle le réglage de freinage profond n’était pas approprié pour les ouvertures avec glisseur, est due au fait que le parachute s’ouvrirait alors en décrochage. Cela est dû à plusieurs facteurs : lorsque le glisseur est haut sur les lignes, la ligne de frein doit passer au travers du glisseur pour aller au bord de fuite, ce qui restreint davantage le bord de fuite et augmente l’influence du frein sur la voile, pendant l’épanouissement. À mesure que le glisseur descend sur les suspentes avec une grande influence des freins, ceci augmente aussi l’angle d’attaque de la voile, rapprochant celle-ci du décrochage, dans une situation où le temps de pressurisation et d’épanouissement est limité par le glisseur. Et enfin, avec un mouvement de balancier du sauteur sous sa voile augmenterais également l’angle d’attaque du parachute.
Ce sont les raisons pour lesquelles le réglage de freinage unique, « peu profond » est toujours utilisé pour les sauts avec glisseur en BASE jump. Ce réglage « peu profond « n’est pas aussi peu profond que cela. C’est le même réglage que si votre parachute de BASE avait été une voile principal de parachutisme.
Ce réglage peu profond, lorsqu’il est utilisé pour des sauts sans glisseur, provoque une vitesse post-ouverture plus importante. La transition de l’extraction à la mise en vol nécessite une poussée horizontale du parachute. Cette poussée lors de l’ouverture est plus prononcée avec les freins réglé sur peu profonds, parce que la voile est moins restreinte (nous parlons ici du passage de l’extraction à la mise en vol, pas du passage des freins attaché aux freins détaché.)
Mais revenons au réglage profond : la raison pour laquelle un réglage plus profond s’est avéré être un avantage dans le BASE est qu’un parachute vole à une vitesse inférieure lorsque plus de freins est appliqué. Maintenant, cela peut sembler évident, mais attendez, il est important que nous couvrions les bases. Minimiser la vitesse de vol de votre parachute immédiatement après son ouverture vous donne le temps de réagir, si Dieu vous en préserve, que votre parachute se dirige rapidement vers l’objet que vous venez de sauter. En cas d’ouverture non axée, plus votre parachute vole lentement, plus vous aurez de temps pour corriger l’orientation. Plus vous avez de temps pour corriger l’orientation, meilleures sont vos chances de ne pas impacter l’objet. Et si, Dieu nous en préserve à nouveau, vous frappez l’objet, vous le frapperiez avec moins de vitesse. Pour récapituler : avoir plus de temps pour corriger votre orientation, c’est bien. Ne pas impacter l’objet, c’est mieux.
Passons en revue une étude de cas de Pierre Lenormand :
Pierre saute d’un objet de 120 m de hauteur, du départ à l’impact. La falaise est verticale avec une zone d’atterrissage confortable au pied et il n’y a pas de vent. Pierre va faire un départ avec une poussée moyenne qui lui fera gagner environ 3 m de séparation de l’objet, après un délai de deux secondes. Il utilise un extracteur de 42 pouces et saute sa voile de BASE à la charge alaire recommandée de 0,73. Pierre a lu le manuel et saute avec un réglage de frein profond, qui a été vérifié pour fonctionner pour sa charge alaire.
Pierre chute donc de deux secondes, et après l’ouverture de son parachute, il lui restera environ 45 m d’altitude utilisable. Oh non, à l’ouverture, Pierre a un 180° ! Soudain, la falaise de grès qu’il voyait depuis le sentier est juste devant sa gueule. Le parachute de Pierre, freiné à fond, est près de décrocher. Pour cette raison, Pierre se dirige vers la falaise à environ 10 km/h. Avec 3 m d’espace devant lui, il a environ trois secondes à partir du moment où son parachute se gonfle et commence à avancer, jusqu’à ce qu’il embrasse la falaise. C’est assez de temps pour dire, « Oh-merde-putain-fait-chier ! » Et ensuite BIM, son séjour à l’hôpital débute.
Cependant, trois secondes suffisent pour tenter de saisir quelque chose et de tirer sur quelque chose jusqu’à ce que la voile pivote de 90°. Espérons que ce quelque chose va être l’un ou les deux de ses élévateurs arrières, ou l’un ou les deux de ses freins. Peu importe ce qu’il attrape, il a 45 m d’altitude utilisable, ce qui est suffisant pour faire au moins un virage à 90° en utilisant les élévateurs ou les freins (Oui, je sais le choix des freins ou des élévateurs est un autre sujet.) Une fois qu’il a terminé ce virage à 90° en moins de trois secondes, ce qui est très faisable, Pierre est normalement sorti d’affaire et il ne va plus à l’hôpital, il va juste à la zone d’atterrissage (puis au Jorjane).
Examinons maintenant un autre scénario :
Pierre décide que, puisque le réglage des freins profond est « Old School et Has Been », et les anciens qui lui ont dit de l’utiliser sont vieux et cons, et puisque la nouvelle tendance est d’utiliser un réglage des freins peu profonds, il va l’essayer. Tous les facteurs de terrain, de conditions et de temps de chute sont les mêmes. À l’ouverture, Pierre se retrouve exactement au même endroit, son parachute a consommé la même altitude, il a la même quantité d’altitude utilisable sous lui, et il est toujours exactement à 3 m de la falaise, avec la même étonnante vue rapproché de la falaise. Seulement cette fois, Pierre a moins de temps pour réagir. Au lieu de se dire » Oh-merde-putain-fait-chier ! « , Il a seulement le temps pour dire « Oh-merde » avant d’impacter la falaise. Avant que sa bouche désespérée et béante puisse crier le « putai … », il se fracasse le visage sur le rocher.
Autrement dit, à moins que Pierre ait des pouvoirs secrets de ninja. Ah ha ! J’ai oublié de vous le dire, Pierre est un enfoiré de ninja !!! En moins de deux dixièmes de seconde, Pierre lève ses deux mains exactement sur ses deux poignées de commande et les dégrafent, abaisse l’une des commandes et remonte l’autre, sa voile pivote instantanément à 90° et il effleure à peine son stabilo sur la falaise et vole ensuite en toute sécurité.
En fait, je plaisante, Pierre n’est pas un ninja et après avoir raclé la falaise avec son visage, ses mains, ses chevilles et ses genoux, puis l’a léché pendant 45 m jusque dans le talus, il est allé directement à l’hôpital et maintenant il est accro au Valium et sa petite amie l’a récemment largué.
Nous n’en sommes pas certains, mais nous savons que vous n’avez pas de pouvoirs secrets de ninja, même si la plupart des base jumpers que nous connaissons ont des temps de réaction très courts. Notre temps de réaction serait déjà bien mis à l’épreuve dans le premier scénario, où Pierre a seulement trois secondes pour tourner sa voile d’au moins 90°. Notre temps de réaction dans le deuxième scénario, où il n’y a que suffisamment de temps pour crier « Oh-merde » seraient insuffisant. C’est pourquoi presque tous nos amis qui font du BASE depuis longtemps choisissent de sauter avec un réglage de freins profonds pour presque toutes les situations de sauts sans glisseurs : pour réduire les chances d’un séjour l’hôpital.
Mais le BASE est compliqué. Dans certains cas, l’utilisation du réglage de freins peu profonds pour les sauts sans glisseur peut être en fait une bonne idée. C’est parce qu’il y a du pour et du contre pour chaque configuration. L’avantage d’avoir un réglage de freins peu profonds est que cela augmente la vitesse horizontale à l’ouverture, ce qui entraîne une forte probabilité de collision d’objet dans le cas d’une ouverture désaxé, comme indiqué ci-dessus. Mais, les avantages potentiels des freins peu profonds et de l’augmentation de la vitesse horizontale sont :
1. Que la voile est déjà plus proche de sa vitesse de vol finale (c’est-à-dire la vitesse à laquelle elle vole avec un freinage nul, une fois que vous avez dégrafé les commandes de freins et que vous avez les mains en haut avec les poignées de commandes en buté dans les anneaux de guide). L’abatée est aussi moins importante pour atteindre la vitesse de vol finale et elle consomme moins d’altitude verticale lorsque les freins sont dégrafés et sont utilisés rapidement pour diriger et arrondir la voile. C’est un point positif si vous êtes très bas et confiant d’être axé, et que vous devez atterrir immédiatement après l’ouverture.
2. L’augmentation de la vitesse vers l’avant signifie que la voile réagit plus rapidement aux actions de frein. Elle tournera « plus vite ». Remarque : elle ne tournera pas dans un rayon plus court, mais elle tournera plus vite et avec une consommation d’altitude moins importante. Cela ne peut être positif que si un autre facteur vous a donné une séparation horizontale adéquate de l’objet, ou si l’objet lui-même est un pont, une antenne dos au vent et sans haubanage ou une falaise très surplombante par exemple.
Dans le scénario 1, nous espérons que vous bénéficierez d’une bonne orientation liée au choix d’une technique d’extraction assisté ou automatique (PCA ou Static Line). L’orientation de la voile avec ses deux techniques est souvent très bonne. La principale préoccupation sur ces sauts très bas est d’avoir suffisamment d’altitude pour dégrafer les freins, permettre à votre voile de piquer vers l’avant puis d’arrondir et réduire sa vitesse : nous parlons de temps sous voile inférieure à 5 secondes, généralement à partir d’objets de moins de 60 mètres. Dans ces rares cas, le réglage des freins peu profonds est une décision stratégique qui est prise après une analyse des avantages et des inconvénients.
Donc, dire que le réglage des freins peu profonds est tout simplement « meilleur » pour tous les sauts sans glisseur est faux.
Voici les fausses affirmations les plus répandues qui soutiennent cette déclaration : « Le réglage des freins peu profonds, c’est mieux ! » :
1. « Lorsque vous détachez vos freins des réglages profonds, la voile bascule vers l’avant, puis vous heurtez l’objet. »
Cette déclaration est incorrecte et indique un manque de compréhension du contrôle de la voile. Lorsque vous dégrafer vos freins, votre voile se jette immédiatement vers l’avant que si vous dégrafer puis levez vos bras hauts. Si vous les dégrafer et appliquez immédiatement un contrôle aux commandes, votre voile ne basculera pas vers l’avant tant que vous n’aurez pas relâché ce contrôle.
2. « Les voiles tournent moins vite avec le réglage profond des freins ».
Ceci n’est que partiellement vrai. Une vitesse plus lente signifie des résultats moins réactif des lignes de commandes. Cependant, un virage plus rapide ne signifie pas un rayon plus serré. Bien que le virage puisse prendre plus de temps, vous le terminerez plus loin de l’objet. Oui, vous consommerez plus d’altitudes dans ce processus, cependant, il vaut mieux utiliser plus d’altitudes et moins de distance pour ne pas impacter l’objet. Si vous n’avez pas assez d’altitude pour effectuer un virage à 90° avec le réglage profond, alors vous devriez peut-être tirer plus haut ou faire une static line.
3. « Les voiles s’ouvrent plus rapidement avec un réglage des freins peu profonds ».
Ce n’est pas entièrement vrai. Les voiles atteignent une vitesse horizontale plus rapide en moins de temps, avec un réglage peu profonds. Cependant, elles ne consomment pas nécessairement moins d’altitudes à l’ouverture qu’avec le réglage profonds. Le réglage peu profond n’a pas d’avantage inhérent pour la consommation d’altitude. Une voile réglée avec les freins peu profonds s’ouvrira et s’épanouira avec la même quantité d’altitude qu’une voile réglée avec les freins profonds. La différence est que la voile plié avec un réglage de freins peu profonds serra plus « contrôlable » et « pressurisé » plus tôt, et aura une mise en vol plus rapide à l’ouverture.
Choisir les suspentes dont vous avez besoin sur votre voile de BASE est en fait un processus très simple. Si vous ne voulez pas lire l’article au complet, voici mon seul conseil : si votre voile BASE sera utilisée presque exclusivement pour sauter avec glisseur, et vous voulez pour minimiser le poids et l’encombrement, choisissez alors le Spectra.
Sinon pour presque toutes les autres configurations, le Dacron est la solution.
Que dire d’autre ? Et qu’en est-il du Vectran ? Pour ceux d’entre vous qui veulent connaître le contexte de ce conseil simpliste ou pour ceux qui sont curieux de savoir les caractéristiques précises, voici quelques détails supplémentaires sur les propriétés de chaque suspente.
LE SPECTRA (™ de Honeywell) & LE DYNEEMA (™ de DSM)
Les deux sont des polyéthylènes à poids moléculaire ultra-élevé ou UHMWPE (Ultra-High Molecular Weight Polyethylene).
Spectra est une marque déposée d’un fil fabriqué par Honeywell aux États-Unis. Il est moléculairement identique au Dyneema, qui est fabriqué par DSM. Ce matériel est assez cool, et ça vaut le coup de le savoir. L’Epicène est fabriqué avec du Spectra, et cette suspente est également une option pour la Hayduke.
Le Spectra possède des caractéristiques uniques qui le rendent particulièrement bien adapté à une utilisation sur certains modèles de voiles. Il est solide, léger, n’absorbe pas beaucoup d’eau et a une bonne résistance aux UV. Il vieillit bien, avec un minimum de « peluchage » et est suffisamment stable dimensionnellement pour les voiles de faible performance (qui est le cas de toutes les voiles de BASE).
Voici pourquoi nous l’aimons pour les voiles de BASE :
1. Il est léger et peu encombrant, ce qui fait une différence significative en poids total et en volume par rapport aux suspentes en Dacron. L’avantage ici est évident : chaque gramme compte sur une randonnée de quatre heures, et chaque cm3 de volume est important lorsque vous pénétrer l’air à 180 km/h avec votre conteneur.
2. Il est souple à l’origine et reste souple au fil du temps. Comparé au Vectran, qui devient tout peluché en vieillissant, le Spectra reste plus lisse plus longtemps. Ceci est positif pour les nœuds de tension, qui deviennent plus probables lorsque la friction augmente entre les boucles de suspente pendant le déploiement des suspentes. Le Vectran est plus souple et lisse et permet donc des déploiements de suspentes plus fluides.
3. Il n’absorbe pas beaucoup d’eau. Lorsque vous posez votre parachute dans l’herbe mouillée lors de ce premier saut de la journée et que vous allez le replier, vous ne voulez pas plier les suspentes détrempées dans votre tailpocket, surtout si elles sont velues après une saison d’utilisation. Le Vectran, en comparaison, absorbe plus d’eau là où les vieilles suspentes velues et humides peuvent être un problème au délovage après l’atterrissage dans l’herbe mouillée.
4. En terme de performance, il y a une différence notable de trainée du cône de suspente d’une voile suspenté en Spectra versus en Dacron. La traînée issue des suspentes est suffisamment importante pour affecter même les voiles BASE à faible performance.
Les inconvénients :
1. Son inélasticité. Le refrain commun « moins d’allongement que l’acier » est inexact. Le Spectra est inélastique par rapport au Dacron, il est également moins résistant en friction. Cela peut être une mauvaise combinaison si votre équipement n’est pas configuré correctement ou si vous n’êtes pas au courant des conditions d’utilisation dont vous avez besoin pour avoir des ouvertures saines.
Est-ce mauvais ? Pas si vous utilisez les suspentes en Spectra pour son usage prévu, qui sont recommandées pour les déploiements avec glisseur et à une vitesse raisonné. Les inconvénients des matériaux peu élastiques pour les suspentes sont à l’origine de nombreuses fausses idées actuelles issue de la vieille école sur les ouvertures, qui ne s’appliquent plus aux équipements modernes. Les conceptions des voiles modernes de BASE sont élaboré en sachant que les suspentes en Spectra vont s’user. Les caractéristiques de conception intentionnelles atténuent les inconvénients et maintenant, après plus d’une décennie d’utilisation dans le domaine, la vérité est que les voiles suspentés en Spectra fonctionnent bien pour les applications avec glisseur haut et de nombreux wingsuiters ne jurent que par le Spectra grâce à leurs avantages. Cela dit, si nous parlons strictement qu’en termes de confort d’ouvertures, le Dacron gagne.
2. Le calage. La plainte courante est la tendance du Spectra est à rétrécir, mais cet argument a une application limitée aux voiles BASE, qui ne sont pas très sensibles à la variation de calage que le Spectra a tendance à subir. L’inconvénient mineur de la stabilité est largement compensé par les avantages de la résistance et de la durabilité qu’offre le Spectra.
3. Le coût. Le Spectra est plus cher que le Dacron, mais chez SQRL, nous ne répercutons pas cette augmentation sur nos clients.
LA FABRICATION DU SPECTRA
Il y a plus de 90% de chances que si vous avez déjà vu du Spectra (parfois appelé « microline ») sur un parachute, il a été fabriqué avec du fil Honeywell, par CSR. Voici comment Frank, le propriétaire de CSR, décrit le processus de fabrication :
« Le Spectra arrive à notre usine de Honeywell en bobine de fil. Nous chargeons le fil dans la machine à tresser et commençons à tresser une suspente selon une spécification. Tout d’abord, nous tressons environ deux mètres de suspente avec la machine, puis l’arrêtons et coupons la suspente. Cette première tresse de suspente est testée chaque jour selon chaque configuration de machine. Elle est testée en traction avant de continuer. Si, par exemple, nous tressons une suspente de spécification de 450 kg, le test de traction doit montrer une résistance d’au moins 500 kg pour que la production se poursuive. « Nous ne fabriquons pas des cordes à linge », dit Frank, et les procédures de contrôle qualité au CSR sont complètes. Une fois approuvé, la machine continuera à produire environ 1500 mètres de suspente sur une période de 20 heures, qui s’accumule sur une bobine. À partir d’ici, la suspente est acheminée vers une autre zone de l’usine, où Tim (le frère de Frank), supervise le reste du processus. L’étape suivante consiste à pré-tendre la suspente à environ 35 kg, dans un état non traité. Cela stabilise dimensionnellement la suspente afin que sa longueur reste aussi cohérente que possible à travers les cycles de charge inévitables de son utilisation future. Après étirement, un revêtement Uréthane à base d’eau est appliqué, l’excédent est raclé et la suspente est reposée pendant trois jours. Il est ensuite mis sur une autre bobine, étiré une deuxième fois à 35 kg et roulé sur des bobines d’expédition. Avant l’expédition, des sections de suspente sont sélectionnées au hasard pour un deuxième et dernier essai de traction. »
Le fil Honeywell et le processus de fabrication de CSR sont cohérents. CSR rebute très peu de fils, et les tests de suspente tressée entraînent rarement des lots défectueux. Chez Squirrel, nous testons fréquemment des composants construits avec une suspente CSR, tels que des liaisons souples ou une suspente de parachute, et la résistance nominale de CSR a été dépassée à chaque test.
Fait intéressant, plus l’allongement de la suspente est faible, plus l’écart est important entre les tests. Plus l’allongement est élevé, plus il est cohérent avec une plage plus étroite. Par exemple, tester cinq morceaux de suspente Spectra de 1000 lb (450 kg) peut entraîner des défaillances entre 1150 (520 kg) et 1300 lb (590 kg), mais en comparaison une suspente en Dacron, relativement élastique, présente généralement une fenêtre plus petite de 5-8%.
LE DACRON™ (à l’origine DuPont et maintenant INVISTA N.A.)
C’est du polyester ! Et les base jumpers adorent le polyester.
Le Dacron™ bénéficie d’une très longue histoire d’utilisation en parachutisme. Comme le Flubber ou le Plaxmol, vous pouvez le matraquer dans les sens lors des ouvertures et il reviendra à sa forme d’origine de manière assez normale. Il résiste à la chaleur, à une bonne élasticité et est généralement facile à utiliser. Les molécules de Dacron ne sont pas organisées en chaînes aussi longues que le Spectra, ce qui signifie que plus de fil est nécessaire dans chaque tresse pour atteindre la même résistance, donc pour un même poids, il est plus épais.
L’élasticité du Dacron suggère qu’il est plus « indulgent » pendant le processus d’ouverture, ce qui peut nous être bénéfique de plusieurs façons. Il fournit un peu d’absorption des chocs pour les ouvertures musclés. Si vous avez déjà sauté un parachute plié sans glisseur et avec des suspentes Spectra avec plus d’une seconde de délai (ceci n’est pas recommandé, bien évidemment), vous comprendrez cette différence d’élasticité, et c’est difficilement discutable. Donc, pour les sauts glisseurs bas, le Dacron est une évidence et est actuellement le meilleure choix. Pour les ouvertures avec glisseur, ses propriétés d’absorption des chocs s’appliquent également. Bien que l’ouverture du parachute avec le glissement du glisseur sur les suspentes soit le facteur le plus important, un peu de douceur est sans aucun doute un avantage.
Les avantages :
1. C’est élastique. Les ouvertures plus douces sont bonnes lorsqu’elles se produisent avec la même perte altitude.
2. Résistance à l’eau. Les suspentes détrempées ne sont pas un avantage pour les base jumpers, et les zones d’atterrissage sur herbe humide sont fréquentes pour la plupart d’entre nous pendant l’été dans les Alpes. Le Dacron résiste mieux à l’absorption d’eau que le Vectran.
3. Bonne stabilité dimensionnelle. Pas génial, mais meilleur que Spectra. Dans l’ensemble, il s’agit d’un avantage mineur pour les voiles de BASE qui ne sont pas gravement affectés par des changements mineurs de calage.
Les inconvénients :
1. Lourd et volumineux. Oeil pour oeil et grammes pour grammes, le Dacron résiste moins bien, ce qui signifie que nous avons besoin de plus de matière pour atteindre les mêmes caractéristiques de résistance. Cela a des conséquences sur le poids et le volume de pliage.
2. Pas aussi solide que le Spectra, pour le même diamètre.
3. Performance : le Spectra est jusqu’à 40% plus petit en diamètre avec la même résistance, ce qui fait une réelle différence dans les performances de pénétration dans l’air, même sur nos voiles à faible performance et en particulier dans les voiles à performance moyenne. La traînée de suspente est un facteur majeur d’efficacité de la voilure.
LE VECTRAN™ de Kuraray
Polymère à cristaux liquides.
Issu de la famille des matériaux polyester, le Vectran™ est un polymère à cristaux liquides fabriqué au Japon par Kuraray. Le Vectran peut être trouvé sur certaines voiles de BASE, mais nous ne le proposons pas en option chez Squirrel. Bien que nous ne pensons pas que ce soit un mauvais choix, nous pensons que le Spectra est un meilleur choix, atteignant des caractéristiques similaires avec un équilibre plus souhaitable entre résistance, durabilité et facilité d’utilisation. Les gammes Spectra et Vectran sont comparables en termes de poids et de diamètre, mais le Spectra s’use mieux sur le long terme, absorbe moins d’humidité, peluches moins au fil du temps et est généralement plus durable (lorsqu’elle est exposée aux UV, aux tests de flexion, et même aux velcro, le Spectra gagne haut la main). Le Vectran bat le Spectra dans une seule catégorie : la stabilité dimensionnelle pour le calage.
Les avantages :
1. Calage. Vectran est très stable dimensionnellement, ce qui signifie qu’il n’a pas tendance à rétrécir ou à s’étirer avec le temps. Mais cet avantage est minime pour l’utilisation en BASE.
Les inconvénients :
1. Peluchage. Les suspentes qui peluchent ont un frottement plus élevé. Notre avis est qu’il est préférable que les suspentes restent lisse lors du delovage.
2. Faible résistance aux UV. Ce n’est pas un gros inconvénient, mais cela peut être important selon la façon dont votre parachute est traité.
3. Absorption d’eau. Les suspentes en Vectran usagées peuvent être décevantes lorsqu’elles sont humides. Mouillé, poilu, molles… Ça n’inspire pas confiance, non ? Les suspentes dans cet état ne se déploient pas facilement à partir de la tailpocket. La diminution des performances de déploiement est difficile à mesurer, mais les preuves disponibles sont suffisantes pour nous pousser à préférer le Spectra.
4. Le Vectran est « cassant » et difficile à inspecter. La base de polymère à cristaux liquides à partir de laquelle le Vectran est fabriqué est une molécule craquelée qui échoue de manière spectaculaire et brutale, et les signes d’usure ne sont pas toujours évidents à identifier.
LE HMA TECHNORA ™ de Teijin Aramid.
Aramide à haut module (para-aramide).
Nous avons affaire à Teijin et à ses filiales parce que nous commandons des matériaux para-aramide et du tissu Teijin-Frontier, et avons étudié des tissus tissés en fibre d’aramide pour nos applications en wingsuit. Le Technora est un excellent matériau avec des applications bien au-delà de la suspente de parachute. Il s’agit d’une fibre de copolymère qui est huit fois plus résistante que l’acier, avec une excellente résistance à la chaleur, aux UV et aux produits chimiques. Il est dimensionnellement stable, ce qui le rendait attrayant pour le suspentage des voiles hautes performances dans le passé, mais il n’est plus aussi populaire qu’il semblait l’être … encore une fois, une catégorie de voile qui ne correspond pas à celles pour le BASE.
TECHNORA n’a pas encore trouvé d’application dans le BASE, car il ne semble pas offrir d’avantages significatifs par rapport au Spectra ou au Vectran, même si son diamètre est plus petit et les propriétés d’allongement ne sont pas moins bonnes que le Spectra ou le Vectran dans la catégorie des ouvertures. Un inconvénient important est qu’il a la réputation d’être plus fragile que les autres types de suspentes, car il est plus susceptible de se dégrader lorsque les fibres sont exposées à la saleté dans laquelle les base jumpers ont tendance à jouer.
LES OEILLETS DU GLISSEUR CHAUFFENT-ILS LES SUSPENTES EN SPECTRA ?
En bref, non !
C’est l’un des mythes les plus courants en parachutisme : « le Microline » (Spectra ou UHMWPE), rétrécit au fil du temps en raison du frottement répété des œillets du glisseur descendant le long des suspentes. On dit que c’est la principale cause de la perte du calage des voiles en parachutisme. On dit aussi que c’est la raison pour laquelle les suspentes extérieures rétrécissent par rapport aux groupes de suspentes plus centrales est due au frottement du glisseur. Cette sagesse conventionnelle, est-elle vraie ? Eh bien, pas selon les ingénieurs qui fabriquent cette molécule et la tressent en cordon.
Il y a deux faits basique sur la gamme des UHMwPE qui contredisent le dicton populaire : « l’échauffement’ des œillets du glisseur provoque un rétrécissement » :
1. Le Spectra ne s’étire que lorsqu’il est chauffé et chargé en même temps.
2. Par contre, la suspente en Spectra se rétrécit lentement avec le temps, indépendamment de la chaleur appliquée, à moins qu’elle ne soit chargée et étirée périodiquement.
Il y a un fait fondamental sur les ouvertures de parachute qui contredit le dicton populaire :
1. La quantité de chaleur générée par les œillets du glisseur sur les suspentes n’est pas suffisante (Selon Honeywell !) pour affecter la suspente UHMwPE, et la chaleur générée est en grande partie retenue par l’œillet en lui-même.
Simon Perriard, expert en matériaux pour SQRL, déclare :
« Ce n’est pas la chaleur, mais « moins d’étirement » au fil du temps qui cause les différences de longueur sur la durée d’une voile. L’effet est mineur sur les parachutes de BASE qui ont des ouvertures relativement fortes, car pendant la phase d’ouverture, vous avez une charge plus uniforme répartie sur l’envergure et la corde. Cette charge est suffisamment importante pour rétablir correctement l’ensemble de la longueur des suspentes par elles-mêmes. C’est beaucoup plus problématique sur les parapentes par exemple, car le manque de force lors de la séquence d’ouverture fait que les groupes de suspentes C et D rétrécissent beaucoup plus que les suspentes issues du groupe des avants qui plus chargées (même lorsque nous utilisons des suspentes de différents diamètres pour repartir la charge sur chaque suspente proportionnellement).
En raison des cycles de charge et de relâchement, des écarts de longueur apparaissent sur les suspentes. L’effet spécifique de l’UHMwPE est appelé déformation par fluage, et bien que le phénomène primaire au sens littéral (rétrécissement ou allongement au niveau intramoléculaire) ne soit qu’une partie de l’histoire, son effet macro fait rétrécir la tresse dans des proportions importantes en raison du déplacement des fils les uns par rapport aux autres lorsque la suspente est déchargée et manipulée, combinée à une friction inter-fils qui augmente lentement lorsque la suspente accumule de la poussière pendant sa durée de vie ».
En termes simples, les suspentes centrales de votre parachute (celles qui subiraient comme on pourrait l’imaginer le moins de « friction » sur les oeillets) subissent en fait des charges plus élevées que les suspentes les plus à l’extérieure de votre parachute. Elles sont chargées en premier, et plus longtemps, lors de la phase d’ouverture. Le chargement supplémentaire du base jumper « réétire » les suspentes dans cette partie de la voile, tandis que les suspentes extérieures sont moins chargées. Les suspentes extérieures sont considérées comme « rétrécies » par rapport aux groupes de suspentes centrales, mais ce n’est pas à cause de la chaleur, c’est plutôt à cause d’un manque de « ré-étirement » constant par rapport aux suspentes centrales.
Lorsqu’ils sont utilisés correctement, les élévateurs avants sont un outil qui représentent une partie importante du contrôle de votre parachute. Bien évidemment, nous voulons tous être le genre de personne qui ne se blesse pas sous voile. Les prises de décision et les compétences acquises jouent un rôle majeur dans l’accomplissement d’une longue carrière sans incidents. L’utilisation de vos élévateurs avants sera également affectée par ces prises de décision et l’acquisition de ces compétences.
Nous savons que les commandes de freins, servent à dévier l’air en déformant le bord de fuite pour induire une traînée et faire ralentir votre voile, lorsque vous tirez dessus. Les élévateurs avants, eux, servent à ajuster le calage pour être plus à l’attaque à mesure que vous tirez dessus. En bref, l’action sur les élévateurs avants augmente la vitesse et l’énergie stockée, alors que les freins diminuent la vitesse et diminuent l’énergie emmagasinée. L’énergie issue de votre vol sous voile est un atout lorsque vous volez sans poussée mécanique. Il est plus facile de gaspiller de l’énergie qui a été stockée que de produire de l’énergie une fois qu’elle est perdue. Une fois l’énergie perdue, la seule façon de la récupérer est de perdre de l’altitude pour que votre voile puisse reprendre de la vitesse.
Pour commencer, une action sur les élévateurs avants n’est pas recommandée pour chaque zone d’atterrissage, et pas non plus pour chaque approche. Ils sont un outil précieux que vous pouvez choisir d’utiliser dans certains cas. Chaque utilisation des élévateurs avants nécessite une altitude adéquate.
Ensuite, tenez toujours compte de ce qui suit : ai-je de la place pour gérer la vitesse supplémentaire pendant l’approche et l’éventuelle distance supplémentaire pendant l’atterrissage ?
Les réponses à ces questions viennent avec l’expérience du résultat de l’utilisation des élévateurs avants sur votre voile, dans une variété de conditions. Commencez donc avec prudence, une marge supplémentaire et faites-en une progression.
Commencez par ajouter une action égale et symétrique aux deux élévateurs avants lors de votre prochaine approche finale. Gardez de la hauteur et restez en ligne droite à l’atterrissage. Assurez-vous d’avoir suffisamment d’espace pour vous poser. Au bout d’un certain temps et avec la pratique, ajoutez des petits virages à la même approche. Cela vous donnera des informations sur la vitesse supplémentaire gagnée et l’altitude perdue lors des virages avec une action sur les élévateurs avants. Encore une fois, restez prudent, une marge supplémentaire et une approche progressive feront votre succès, plutôt qu’un ticket pour la salle d’urgence.
Vous devez d’abord avoir une expérience de l’utilisation de vos élévateurs avants dans un environnement tolérant (en parachutisme) avant de l’appliquer au BASE jump. Lorsque vous êtes prêt à appliquer pour la première fois une action sur les élévateurs avants lors d’un saut de BASE, les exigences et votre approche seront similaires à votre expérience en parachutisme. Vous aurez besoin d’espace pour voler et d’espace pour évoluer. Vous pouvez toujours renoncer à votre plan d’action sur les élévateurs avants et utiliser des commandes.
Une fois que vous aurez de l’expérience, vous constaterez que la vitesse supplémentaire gagnée est très contrôlable et deviendra un énorme avantage pour votre ressource à l’atterrissage. La vitesse gagnée par l’action des élévateurs avant se traduit par un atterrissage plus doux sur n’importe quelle surface et une plus grande possibilité pour manœuvrer votre parachute. Vous pouvez également voler une plus petite voile grâce à une trajectoire de vol plus piqueuse, vous permettant de rester proche de votre zone de poser, tout en conservant l’énergie dont votre voile a besoin pour gérer suffisamment tout changement brusque de cap qui pourrait être nécessaire. N’oubliez pas que vous pouvez toujours échanger votre action sur les élévateurs avants par une reprise de vos commandes de freins pour basculer plus à plat à tout moment. Ceci ajoute de la polyvalence à vos prises de terrains.
Vos élévateurs avants sont des outils, et tous les outils ne fonctionnent pas bien pour chaque travail, mais ils ont certainement tous leur place dans votre boîte à outils. Les virages aux élévateurs avants ne sont pas toujours le meilleur moyen ou le seul moyen de contrôler votre parachute, mais ils peuvent être une option précieuse dans de nombreuses situations. De nombreux base jumpers expérimentés considèrent les élévateurs avants comme l’un des outils les moins utilisés en BASE, et de plus en plus de base jumpers commencent à les utiliser à leurs avantages.
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