TEXTE PAR ROCH MALNUIT (ROCK DROP).

 

Voici quelques pistes pour vous aiguiller dans votre apprentissage
Le proverbe italien “Chi va piano, va sano e va lontano”, s’applique à merveille à la pratique et encore plus à l’apprentissage du BASE. Il existe autant de voies d’apprentissage que de manières de pratiquer. Conséquence de la nature d’un sport “hors-norme” et encore jeune, il n’existe pas de chemin classique. Voici quelques pistes pour vous aiguiller dans votre apprentissage, avec un parrain, seul, ou avec des professionnels.

Avec un parrain
Initier un tiers au BASE jump c’est endosser d’énormes responsabilités. Avant de solliciter un ami mesurez bien la portée de votre demande. Il peut être jugé par la communauté, plus grave, mis en examen pour une erreur commise à votre encontre. Attention cependant, à ne pas satisfaire votre impatience avec le premier venu. Il doit lui même posséder une expérience suffisante. Certains se porteront rapidement volontaires mais vous abandonneront vite par manque de temps ou de motivation. Toutes les personnes ne sont pas aptes à transmettre un savoir, et la pédagogie est un art délicat.

Votre “parrain” ne passera évidemment pas l’ensemble de votre progression à vos cotés mais il va s’engager à transmettre son expérience. Il va prendre du temps, retourner sur des falaises faciles avec vous… C’est un geste de sympathie important.

Pour rencontrer des sauteurs ou vous intégrer à un groupe, et profiter de conseils de pratiquants rendez vous sur des endroits fréquentés. Vous ferez des rencontres et serez amené a accompagner les BASE jumpers. C’est un bon moyen de discuter et de trouver une personne compétente pour vous guider. Vous pouvez également rencontrez d’autres BASE jumpers au sein du centre de parachutisme où vous pratiquer. Comme toujours la patience est la règle.

Seul
Commencer tout seul demande beaucoup de courage et de confiance en soi. Certains y sont parvenus sans encombres, mais cette méthode n’est en rien une voie royale à l’apprentissage du sport… Elle est plus risquée puisque personne ne pourra vous conseiller et débriefer avec vous. Selon nous, elle n’a pas d’intérêt particulier.

Si vous ne connaissez personne dans le milieu ou que vous n’habitez pas dans la bonne région mais que souhaitez vous initier, un stage encadré par des professionnels reste la meilleure solution.

Avec un stage
Il existe des stages professionnels depuis plus de 15 ans aux Etats-Unis. En Europe plusieurs écoles ont dernièrement vu le jour. Ces formations sont organisées par des professionnels avec la volonté de proposer un enseignement complet.

Ces formations sont payantes et souvent étalées sur une ou deux semaines (moyennant entre 1500 et 2000 €). Le déroulement de ces stages est assez conventionnel : sauts depuis un pont, puis de falaises. Les journées sont entrecoupées de cours théoriques et vous débrieferez vos sauts avec votre moniteur. Vous créerez un groupe d’élèves qui deviendra peut-être celui avec lequel vous évoluerez. Ces écoles fournissent généralement un manuel et offre un suivi et des conseils après leurs stages.

Même si deux semaines de formation ne fera pas de vous un sauteur incroyablement expérimenté, elle vous fera gagner du temps et apportera de la pratique et des informations nécessaires à une progression intelligente.

Les vidéos
La génération Gopro est en marche et peut devenir l’allié de votre apprentissage. Une fois de plus il s’agit d’enrichir votre expérience en regardant un maximum de vidéos. Faites l’impasse sur les vidéos de 5 millions de vues et concentrez-vous plutôt sur des vidéos instructives. L’idéal étant de les analyser avec un sauteur expérimenté pour décortiquer au mieux chaque situation.

Les vidéos de débutant sont très intéressantes, et vous garderons d’erreurs trop souvent reproduites.

Nous vous rappelons que l’apprentissage du BASE jump nécessite d’être accompagné à tous les niveaux, les professionnels, votre famille et vos amis sont là pour çà.

La progression intermédiaire
Vous êtes maintenant un débutant confirmé avec environ 50 sauts à votre actif et vous avez une vue d’ensemble du sport.

La période à venir est la plus délicate : vous pensez que se jeter dans le vide est finalement simple ? Beaucoup d’accidents se produisent alors que les pratiquants affichent une centaine de sauts, restez vigilant !

Enchainez le plus de sauts possible avec votre groupe, mais n’hésitez pas à sauter avec d’autres personnes et confrontez les différentes réponses à un problème donné.
Variez les endroits et les hauteurs de saut. Une fois de plus enrichissez votre expérience !

Retournez dans votre dossier de documents sur le BASE jump soigneusement concocté avant de faire votre premier saut et comparez les informations, avec votre vécu…

Quelques conseils de baseux…
Le BASE jump est un sport sérieux, ne prenez aucune décision à la légère. Personne ne vous montrera du doigt si vous décidez de renoncer. Nul besoin de vous justifier, votre conclusion vous appartient et cela demande plus du courage que de suivre bêtement un groupe. Rappelez-vous qu’une fois en l’air, vous sautez seul.

Respectez les autres BASE jumpers et n’oubliez pas que le principal danger c’est souvent vous-même : ne soyez pas un héro !

Prenez une assurance (en vous souhaitant de ne jamais vous en servir), afin de ne pas faire endosser aux communes les frais de secours et entrainer l’interdiction d’un spot.

Conservez les falaises tels que vous les avez trouvées et intégrez les règles établies dans ce sport. Soyez aimable avec les habitants des villages voisins, prenez le temps de discuter avec eux et de leur expliquer notre passion. La cohabitation sur certains endroits n’est pas simple.

L’éthique
Si les baseux protègent leur sport, c’est qu’ils ne veulent pas voir arriver n’importe qui, faire n’importe quoi. Le BASE jump est pourtant loin d’être un milieu fermé comme certains aiment à le faire sentir. Les pratiquants ne sont jamais avares de conseils.

Soyez conscients des efforts fournis par la communauté BASE jump pour faire progresser notre pratique. Nous pensons aux locaux qui rendent possible certains sauts, aux ouvreurs qui délivrent leurs coins secrets et aux autres personnes qui vous y conduisent. Aux fabricants qui fournissent un matériel garantissant votre sécurité, aux mentors et aux instructeurs qui prennent le temps d’enseigner, aux organisateurs d’évènements, aux associations et aux bénévoles. À ceux qui partagent leurs connaissances ou encore aux meilleurs qui vous font rêver… Qu’ils en soient ici remerciés !

Si vous ne vous mettez pas en avant et ne pensez pas être le meilleur au bout d’une centaine de sauts vous trouverez rapidement votre place au sein d’un groupe !